4 semaines que le temps du poète a suspendu sa course. 4 semaines de zénitude finalement, propre à ritualiser certains moments ordinaires de jours qui s’obstinent à se ressembler : « la prise du carré de chocolat », dit Zaiyineb inoubliée, la découverte dérogatoire à vélo de nouveaux chemins de campagne ou le retrait du monde dans la lecture de fin d’après-midi acquièrent aujourd’hui une dimension mystique, celle du recueillement, de la communion quotidienne avec soi-même, on se cherchait, on se retrouve en fait.
Levé très tôt depuis toujours, il s’applique ces dernières semaines à se recoucher pour une heure quand la maison s’éveille, il laisse à tous le temps de prendre leurs marques avant de descendre de la montagne avec les tables de l’aloi, ahah ! Le bon aloi, bizarrement, s’est imposé depuis qu’ils sont enfermés. Plus de frictions, encore moins d’éclats de voix, une sérénité qui, en d’autres circonstances aurait pu les effrayer – le calme avant la tempête, le vide avant le néant ? – mais qui désormais, au contraire, fait cocon, protège en même temps qu’elle les affranchit, dans un paradoxe parfois doucereux, des contingences d’une époque qu’ils devinent révolue.
L’enfermement les habille soudain d’une carapace libératrice.
Nickel, la vidéo ! Bises à vous !
Jacques